Face au laxisme des municipalités côtières, l’anarchie règne…
Les baignades sont-elles devenues, de nos jours, un calvaire pour les estivants motorisés ? Nous oserions répondre par oui, rien qu’en nous référant aux éternels problèmes de stationnement. En effet, les premiers ennuis surgissent au moment de l’arrivée au parking où, pour espérer pouvoir garer sa voiture, des acrobaties et un surplus de patience s’imposent, tout simplement parce que dans ces sites généralement en piteux état, on s’amuse à dépasser allégrement la capacité d’absorption, l’objectif… criminel étant de gagner le plus d’argent possible.
D’où une situation chaotique absolument intenable. Malheur aux automobilistes retardataires qui acceptent, la mort dans l’âme, une place coincée derrière un véhicule ou à quelques centimètres d’un autre, avec tous les risques et dangers qui s’ensuivent. Et le calvaire de continuer à la sortie, lorsque le pauvre automobiliste éprouve toutes les peines du monde pour quitter cet enfer où les véhicules sont garés n’importe comment, n’importe où ! «On ne peut pas refuser du monde», s’en défend un gardien de parking à Bizerte qui évoque «l’incompréhension des citoyens et leur susceptibilité dès qu’on leur brandit un niet à l’entrée».
Que de dégâts !
Le plus malheureux est que, dans quasiment tous les parkings de plage, ça se termine en queue de poisson : si ce ne sont pas des querelles, voire des bagarres entre clients aux nerfs inévitablement à fleur de peau, c’est avec les dégâts occasionnés aux voitures qu’il faut aussi compter.
«L’autre jour, raconte l’une des victimes, j’ai dû rentrer du parking de Sidi Ali Mekki, sans le parechoc de ma bagnole qu’un automobiliste a fait sauter. Qu’il s’agisse d’une maladresse malencontreuse ou d’un acte prémédité, pour moi le mal est fait». Pour un autre estivant, c’est encore pire. «Croyez-moi, se lamente-t-il, je ne compte plus les égratignures causées à ma voiture dans les parkings de Raoued, de Gammarth et de Hammamet. Et sans le devoir de faire plaisir aux membres de ma famille, je n’aurais jamais accepté d’essuyer des dégâts si coûteux».
Un sommeil profond
Paradoxalement, les municipalités côtières, qui gèrent ces parkings qui accueillent plus de voitures que ne le leur permet leur capacité, semblent désarmées et impuissantes, en laissant l’eau couler sous les ponts. Et pourtant, l’on sait que ces mairies sont dotées de commissions chargées du suivi dans les domaines de la circulation, de la voirie et de l’exploitation des sites aménagés le long du littoral. Si ces commissions sont plongées, parait-il, «dans leur sommeil profond», il est au moins souhaitable de voir les conseils municipaux concernés songer à l’opportunité de créer d’autres parkings de plage. Et ce ne sont en tout cas pas les espaces fonciers vierges qui leur manquent. A bon entendeur…
Mohsen ZRIBI